Les partenaires sociaux européens pour le secteur de l’électricité, représentés par EPSU et industriAll Europe pour les syndicats et par EURELECTRIC pour les employeurs, saluent l’initiative de la Commission européenne visant à définir de nouveaux objectifs en matière de climat pour l’après-2020. Nous soulignons l’importance de fixer des objectifs à la fois à long et moyen termes afin de créer un cadre pour les investissements tant dans les technologies que dans les compétences néces-saires aux salariés.
En tant que partenaires sociaux euro-péens pour le secteur de l’électricité, nous insistons sur l’importance de la dimension sociale de la politique énergétique et climatique ainsi que sur l’impact que la politique aura sur l’emploi dans notre secteur. Nous savons que la Commission européenne a commandé une étude pour examiner les éventuels impacts, positifs comme négatifs, que les scénarios de la « Feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050 » auront sur l’emploi, nous savons également que cette étude devra être intégrée dans l’évaluation des impacts du Livre blanc prévu sur le « Cadre à l’horizon 2030 ». Nous avons manifesté à plusieurs reprises notre intérêt pour l’élaboration de cette étude ; nous sommes désireux de discuter des résultats avec la Commission et les experts et également de partager les résultats de notre travail conjoint quant aux politiques en matière de climat et d’énergie.
En 2011, nous avons finalisé une étude consacrée aux effets qu’un passage à une industrie de l’électricité bas carbone aura sur l’emploi, et nous en avons conclu que l’industrie européenne de l’électricité sera affectée de façon disproportionnée par les réductions proposées en matière d’émissions de CO2, avec en retour un impact dramatique sur l’emploi tant en termes du nombre d’emplois que de domaines d’activités.
En conséquence, nous insistons sur l’urgence d’intégrer au « Cadre à l’horizon 2030 » la nécessité d’avoir des principes de transition professionnelle juste, tels que nous les avons définis dans notre étude conjointe : « Une transition juste peut être considérée comme la transition (ou changement) vers une économie plus durable et respectueuse de l’environnement, qui repose sur le dialogue social entre les gouvernements, les employeurs et les syndicats et qui encourage une croissance économique solide et des investissements dans des technologies bas carbone. Elle assure parallèlement une transition sociale en douceur par le biais de mesures d’adaptation et d’atténuation des consé-quences pour les salariés ainsi que par le développement de programme de qualification ou de requalification (ou simplement de nouvelles
compétences) et la création d’emplois de qualité. »
Comme nous l’avons déjà souligné dans notre réponse conjointe à la consultation publique sur la « Feuille de route pour l’énergie à l’horizon 2050 » en 2011, nous sommes convaincus que le dialogue social au niveau de l’entreprise et aux niveaux national et européen a un rôle clé à jouer dans l’anticipation et la gestion des changements en cours, pour faciliter une transition en douceur dans notre secteur. En conséquence, nous réaffirmons que nous sommes favorables à des initiatives de la DG Energie prises de concert avec les parte-naires sociaux afin que l’impact du passage à une société bas carbone soit considéré à tous les niveaux concernés.
Nous souhaitons tout particulièrement attirer l’attention sur notre Cadre conjoint d’actions sur les compétences, les qualifications et l’anticipation du changement dans le secteur européen de l’électricité, conclu en mars 2013. Ce Cadre conjoint engage nos membres à aborder ensemble au niveau sectoriel, national ou de l’entreprise la transition vers une économie bas carbone, la transformation de notre secteur et les impacts sur les besoins d’aujourd’hui et de demain en termes de compétences et d’emplois.
Nous sommes prêts et disposés à discuter avec la DG Energie ainsi qu’à contribuer à la création d’un « Cadreà l’horizon 2030 » et à la définition d’objectifs à long terme en matière d’énergie et de climat.